Lampions à la main, une centaine de personnes se sont rassemblées lundi soir au pied du Mont-Royal, face au parc Jeanne-Mance, en soutien à la paix en Colombie. Initiative de la Communauté colombienne du grand Montréal (CCM), la veillée a pris la forme d’un hommage aux victimes du conflit qui déchire le pays depuis plus d’un demi-siècle. D’ailleurs, plusieurs personnes qui ont connu de près la guerre ont pris la parole au cours de la soirée.
Après le rejet au plébiscite du 2 octobre dernier des accords de paix entre le gouvernement colombien et les FARC, les négociations reprennent aujourd’hui et la rue s’anime en Colombie. « Nous vivons un moment important au cours duquel des rassemblements ont lieu partout dans le monde pour envoyer un message de solidarité à la Colombie, a dit l’un des organisateurs, Eddy Pérez. Nous devons arriver à proclamer tous ensemble une seule et même paix. »
Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes. « Nous sommes ici avec toutes celles et tous ceux qui ont souffert du conflit, a exprimé Mona Chardad, qui représente un organisme travaillant auprès des victimes ici même à Montréal, Agape. Comme plusieurs d’entre elles le disent souvent, la paix est nécessaire à tout prix. »
Une paix qui se construit dans le cœur
Pour Mme Chardad, le travail d’Agape correspond à celui qu’exige en tout premier lieu le processus de paix en Colombie. « Depuis une dizaine d’années, nous faisons de l’accompagnement mais aussi des rencontres de réconciliation, explique-t-elle. Il s’agit de rencontres entre les victimes et les persécuteurs puisque grâce au partage des histoires de vie de chacun, la paix peut se construire dans le cœur. »
Sandra Londoño a fait ce parcours lorsqu’elle est venue vivre à Montréal. « Quand je suis arrivée comme réfugiée, je tournais le dos à mon pays parce que la douleur était insupportable, raconte-t-elle. Au fil du travail avec l’organisme, j’ai découvert la résilience, le pardon et la capacité de réconciliation. »
Pour Mme Londoño, le vent est en train de tourner pour la Colombie. « L’échec du plébiscite est une occasion pour la paix, affirme-t-elle. Les attitudes de tous les acteurs du conflit sont en train de se transformer et on s’aperçoit aujourd’hui que la paix est possible. »
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Photos: Pierre-Luc Daoust