Environ 110 personnes ont pris la rue dimanche en début d’après-midi à Laval. Elles ont dénoncé la place de plus en plus grande que prendrait le secteur privé dans l’aide à domicile et ont exigé du ministre de la Santé qu’il concentre à nouveau les ressources dans le réseau public.
La marche était organisée par l’Association des auxiliaires familiales et sociales du Québec (AAFSQ), corporation qui rassemble sur une base volontaire des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS). La Confédération des syndicats nationaux (CSN) était présente en appui à l’AAFSQ mais l’espace visuel qu’elle occupait, surtout sur le site d’arrivée et à l’approche d’une période de maraudage dans le réseau de la santé, a induit quelques passantes et passants en erreur sur la paternité de la manifestation: drapeaux dans la foule et sur le camion sonore, porte-voix, multitude de discoureuses et discoureurs (4 sur 8) et même le micro utilisé rappelaient la présence de la centrale syndicale autour de l’événement.
Précédées par la troupe de percussions Zuruba, les personnes présentes ont foulé le boulevard De la Concorde depuis un peu à l’ouest de l’autoroute 19 jusqu’au bureau de la ministre responsable des Aînés et députée du secteur Francine Charbonneau. Tout au long du trajet, des agentes et agents de la police lavalloise escortaient le cortège mais refusaient de fermer complètement le trafic automobile en direction est, exposant ainsi le groupe à un danger dans la voie de gauche.
Alors que diners et bouteilles d’eau étaient servis, la scène s’est animée devant le bureau non-identifié de la politicienne, ce qui a valu à celle-ci le qualificatif de députée-fantôme au micro. Tour à tour, les porte-parole (Hélène Lauzé, Nathalie Bourque, Pascal Bastarache, Jean Bottari, Guy Laurion, Luc Bastien, Jean Lacharité et Dominique Daigneault) ont défendu notamment l’importance pour les bénéficiaires de ne pas subir une rotation de personnel incessante, leur intimité étant directement exposée aux intervenantes et intervenants qui se présentent au domicile. Le 3e vice-président de la CSN, Jean Lacharité, n’a pas hésité à parler des auxiliaires du secteur privé comme du cheap labor en raison de leurs conditions de travail et a mis en garde les gens contre la qualité de service que ces conditions entraînent. Plusieurs oratrices et orateurs ne manquèrent pas non plus de rappeler que le milieu des ASSS est en très majeure partie composé de femmes et que de favoriser la dégradation de leurs conditions de travail représentait une attaque directe en cette ère où les gains féministes sont constamment mis à mal.
Le tout s’est terminé alors que le groupe reprenait la rue pour regagner les voitures laissées au point de départ.
Voyez ici une sélection de photos de l’événement. Plusieurs autres par là.