Alors que débutait aujourd’hui une fin de semaine d’ateliers sur l’extrême-droite à l’Université Concordia, les participantes et participants eurent droit en début de matinée à une période d’échauffements sur les pavés. En effet, un face-à-face entre le groupe islamophobe Canadian Coalition of Concerned Citizens (CCCC) et les militantes et militants antiracistes anima les rues entourant les pavillons Henry F. Hall et EV.
Le racisme et l’islamophobie s’affichent de plus en plus à visage découvert au Québec, comme en témoigne l’apparition de plusieurs groupes militants dans les dernières années. Ce constat a poussé le Groupe de recherche d’intérêt public du Québec (GRIP) à Concordia à tenir cette fin de semaine des conférences et ateliers sur les méthodes de résistance face à la montée de ces groupes haineux. Un événement que la CCCC s’est empressée de qualifier d’atelier du terrorisme et d’appeler à perturber. Un appel que les militantes et militants antiracistes n’allaient pas ignorer et qui, sans le vouloir, offrait une introduction de choix aux conférences.
C’est donc près d’une centaine de personnes qui s’installeront sur le trottoir du boulevard Maisonneuve, sous l’oeil de plusieurs policières et policiers. De part et d’autre, ambiance conviviale. Plusieurs personnes commençaient à se demander si la manifestation islamophobe, convoquée pour 9h45, allait se concrétiser quand un homme surgit d’une voiture, qui s’éloigna aussitôt. C’était Georges Hallak, le militant derrière la CCCC, qui attaqua le groupe antiraciste à l’aide d’un bâton. Les troupes policières ne laissèrent pas l’affrontement perdurer et passèrent les menottes à M. Hallak sous les moqueries de plusieurs manifestantes et manifestants.
Quelques minutes plus tard, un individu identifié comme islamophobe apparut à proximité. Un groupe de personnes se ruèrent dans sa direction mais la police s’interposera rapidement, intervention qui blessera un manifestant à une dent.
Ce n’est qu’après ces deux incidents que la manifestation islamophobe est repérée, coin MacKay et Sainte-Catherine. Une douzaine de personnes, dont quelques unes portant le vêtement officiel de la milice des Soldats d’Odin. Sous escorte policière, ce groupe marchera vers le boulevard Maisonneuve, mais sera intercepté vis-à-vis des portes du pavillon EV par des personnes antiracistes passées par un tunnel inter-pavillons. Un militant ayant lancé un bâton se verra arrêté tandis que le groupe continuera son chemin jusqu’à ce que la police impose une zone tampon entre les deux manifestations, empêchant ainsi celle islamophobe d’atteindre sa destination. Ses membres rebrousseront chemin et quitteront, non pas sans réciter leur catéchisme sous la frustration.
La fin de la contre-manifestation s’annoncera à 10h35. Le militant Jaggi Singh invitera alors les gens à entrer dans le pavillon universitaire afin de participer aux ateliers. Quelques personnes choisiront toutefois de demeurer à l’extérieur.
Un témoignage reçu relate qu’un dernier affrontement aurait eu lieu dans un restaurant à proximité, mais cette information n’est pas vérifiée.