Confinés dans nos maisons, le temps que la tempête passe, si elle finit par passer. Voilà des années qu’on nous dit qu’il faut réduire la taille de l’Etat, couper dans les services, dans la santé.
Déréglementer.
Pourquoi au juste ? Des milliards détournés dans des paradis fiscaux, d’autre milliards engrangés par des multinationales aux revenus stratosphériques qui ne payent pas d’impôts.
On le voit tous. On le sait tous.
Souvenons-nous des Panama Papers. De la crise de 2008. Nos sociétés génèrent de la richesse comme jamais, mais celle-ci est astucieusement aspirée, nous ne profitons pas du fruit de notre labeur.
Profitons de ce temps d’arrêt obligatoire pour faire éclore enfin la premise d’un changement collectif nécessaire. On risque de travailler fort pour nous convaincre de sauver un système dont l’idéologie est à la base de nos difficultés pour combattre adéquatement ce virus, par manque de ressources.
Une idéologie qui saccage notre planète, qui nous aide en rien à surmonter les défis auxquelles nous sommes confrontés.
Il est temps de réclamer cet argent détourné pour investir dans nos services et soutenir tous ces hommes et ces femmes qui combattent aux premières lignes dans la santé, pour soutenir l’économie réelle, celle de nos quartiers, de nos villes et pour développer une réelle économie de transition, saine pour l’environnement.
Repenser nos besoins, valoriser le local, le proche, l’artisanal.
Personne ne peut prédire ce qu’il va se passer dans les prochains jours, semaines, mois. Nous allons certainement vivre une période extrêmement difficile, voir terrible.
Les dangers de ce virus sur le plan sanitaire sont bien réels. Mais il importe que nous jouons comme jamais auparavant notre rôle de citoyens et citoyennes, que nous restons aux aguets contre un capitalisme de crise qui profitera de la moindre occasion et de notre distraction alors qu’une peur collective nous envahie et que nos libertés sont réduites. Nous devons aussi nous assurer qu’aucun pouvoir profite de ces restrictions pour asseoir son autorité indéfiniment.
Car la tentation sera grande et les outils de surveillance et de contrôle sont aujourd’hui extrêmement puissants.
Souvenons-nous des révoltes et des colères partout à travers la planète réclamant plus de justice sociale lors de la dernière année. Ces luttes ne doivent pas rester vaines. C’est là notre rôle, notre devoir, confinés dans nos maisons, mais tous connectés ensemble. Ce qui nous sauvera, ce sont des valeurs à l’opposé de l’idéologie néolibérale; la solidarité, l’entraide, la coopération, la compassion.
C’est à partir de ces valeurs que nous affûtons présentement que nous devons construire l’Après.