La grande manifestation pacifique contre le projet de loi 3 qui s’est déroulée dans les rues du centre-ville de Montréal samedi le 20 septembre a été ternie par des scènes désolantes de ciblage et de profilage politique.
Plusieurs manifestants ont confié à 99%Média s’être sentis «intimidés» par l’encadrement policier et d’avoir été injustement «ciblés» simplement en raison de leur apparence et de leurs idées.
La plupart s’étaient regroupés derrière la bannière de la branche montréalaise du Syndicat industriel des travailleuses et des travailleurs (IWW) et étaient escortés par plus d’une vingtaine de policiers.
L’IWW est une organisation syndicale indépendante prônant l’autogestion et la démocratie directe, plus de 3 000 personnes sont abonnées aux publications Facebook de sa branche montréalaise.
#PL3 #manifencours On voit des drapeaux rouges et noirs au milieu de la manif. Ils sont surveillés de près par la police. — Michel Desbiens (@MichelD1951) 20 Septembre 2014
Encadrés durant tout le parcours
Tout le long du parcours la brigade urbaine du SPVM, reconnue pour son agressivité chez les activistes, a solidement escorté ces manifestants, assistée par les services de sécurité de la manifestation, qui avec leur casquettes orange, étaient en nombre accru autour du petit groupe.
En voyant passer la manif, c’était particulièrement évident. Ces policiers n’encadraient que cette vingtaine de manifestants! Surréaliste! – Richard Massicotte
@JdeMontreal Du profilage inutile. Il était des plus évident, que leurs intentions étaient de solidarité! Chance de conciliation manquée. — Guy Bourbonnais (@Boucrate) 20 Septembre 2014
Plus loin, la pression était toujours présente sur le petit groupe.
@JdeMontreal Doit-on conclure qu’un citoyen peut être ciblé par la police en raison de la couleur de son linge? Profilage? — Gomba13 (@Gomba13) 21 Septembre 2014
Les organisations syndicales de mèche ?
Plusieurs manifestants ont soupçonnés les services d’ordre de la manifestation de complicité dans cet exercice de profilage envers des manifestants pacifiques et solidaires des revendications. Aucune preuve ne permet d’affirmer cependant qu’un mot d’ordre ait été donné.
les organisateurs de la manif ne vont pas dénoncer le profilage politique car eux-même étaient presents autour du contingent à exercer le même osti de profilage…. – une manifestante
Un second groupe composé d’étudiants solidaires avec les revendications aurait subi le même traitement durant la marche.
La question du profilage politique est une question de plus en plus préoccupante selon plusieurs analystes. Le SPVM est actuellement poursuivi pour profilage politique et une Commission populaire sur la répression politique, présidée par trois universitaires, se penche actuellement sur la question. Elle a recueilli plusieurs témoignages lors de son passage à Montréal.
La manifestation était organisée par la Coalition syndicale pour la libre négociation et a rassemblé près de 50 000 personnes.
Revoyez notre couverture en direct de l’événement:
Solidarité !/?
Le réalisateur MADOC a produit un essai documentaire témoignant du profilage durant cette journée.
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Merci Samer! J’aimerais apporter une précision. Ce n’est pas exact de dire que l’IWW est une organisation syndicale prônant l’autogestion et la démocratie directe. L’IWW est une organisation politique internationale avec une structure hiérarchique déterminée par une constitution. Selon le préambule de sa constitution actuelle, l’IWW juge les syndicats incapables de contrer la concentration du pouvoir entre les mains des plus nantis.
http://www.iww.org/PDF/Constitutions/CurrentIWWConstitution.pdf
Il est possible que la réalité soit différente sur le terrain. Je ne connais pas le fonctionnement de la branche montréalaise, par exemple.
Oops, je voulais dire 99media. J’avais en tête le photoreportage de Samer que je venais de consulter.
Bonjour, je voudrais réagir à vos propos, l’IWW prône l’autogestion et la démocratie directe.
L’industrial Workers of the World (SITT-IWW) est en fait un syndicat fondé en 1905 qui prône le syndicalisme de combat et révolutionnaire. Le membres pensent qu’il faut regrouper l’ensemble des travailleurs et travailleuses au sein d’une grande organisation, une fédération, ou tout pouvoir appartient à la base, ayant comme but ultime d’établir une société géré démocratiquement (voir ici autogestion) par les travailleurs et travailleuses, sans patron, ni hiérarchie. En d’autres mots, c’est de l’anarcho-syndicalisme. Il nous ferait plaisir de te contacter pour en discuter! http://sitt.wordpress.com/a-propos/les-principes-dorganisation/
Si l’IWW est effectivement un syndicat international ayant des règles de fonctionnements écrite dans une constitution, cela ne l’empêche pas du tout d’être pour l’autogestion et la démocratie directe. C’est d’ailleurs cette constitution qui garantie la démocratie directe au sein du syndicat. En ce qui à trait à la hiérarchie je dois t’avouer que je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Je suis membre de l’IWW depuis maintenant 3ans et n’y voit toujours aucune hiérarchie. Tous les postes que tu trouveras répertorié dans la constitution sont des postes de responsabilités et non de pouvoir. Les personnes les occupants ne peuvent les occuper pour plus d’un ans, ont été élu par un vote majoritaire lors d’un référendum soumis à l’ensemble des membres, doivent rapporter leurs actions de manière mensuelle et sont révocable à n’importe quel moment. Ces postes sont d’ailleurs ouvert à l’ensemble des membres du syndicat et sont dans 99% des cas non-rémunérés.
Merci pour ces précisions. Je reconnais que qualifier l’organisation de hiérarchique a été une erreur et je le retire. J’irai faire un tour à la permanence pour mieux vous connaître. 🙂
Lors du rassemblement au Parc Lafontaine, j’ai vu Michel Parent le président du local 301 du SCFP (Syndicat des Cols Bleus regroupés de Montréal) donner des directives aux policiers et aux goons du 301 qui ont intimider les manifestantEs du contingent IWW tout le long du parcours de la manifestation. Les policiers était déjà en place lorsque Michel Parent est allé leur parler.