Cet après-midi, plusieurs centaines de personnes ont pris la rue à Montréal dans le quartier Ahuntsic Montréal-Nord pour dénoncer les politiques d’austérité du gouvernement du Québec. Au rythme enlevant des percussions du groupe Zuruba défilaient, entre autres, des employés d’établissements publics de santé et d’éducation du quartier, des travailleurs du secteur communautaire et des étudiants. Bien que la marche bloquait la circulation des automobilistes, plusieurs de ces derniers manifestaient leur approbation à grands coups de klaxon. Sur la rue Saint-Hubert, des résidents regardaient la scène avec curiosité. Ici, sur son balcon, une dame dansait au son des tambours. Là, un homme filmait le défilé torse nu.
Interrogé sur ce qu’il pensait de la manifestation, René, un résident, m’a livré ce témoignage :
J’ai participé à des manifestations, comme en 1971 pendant le conflit à La Presse. Mais là, je trouve que les étudiants se tirent dans le pied en n’allant pas à leurs cours. Ils devraient manifester le soir et la fin de semaine. À propos de l’austérité, il ne faut pas occulter le problème de la dette. Regardez ce qui est arrivé en Grèce. Ce qu’il nous faudrait, c’est un gouvernement d’union nationale.
Un peu plus loin, une autre résidente, Mireille, est visiblement enchantée :
J’aurais voulu participer, mais ma petite m’attend à la maison. Je suis juste sortie promener le chien. J’ai participé aux manifestations en 2012 et j’étais descendue dans la rue avec ma casserole. Je travaille dans une école et les coupes font mal, autant en éducation qu’en santé.
Charles Lemieux, le président du Syndicat des professeurs du Collège Marie-Victorin, avait ouvert la marche avec un appel à être solidaires avec la jeune Naomie Tremblay-Trudeau, blessée jeudi dernier dans une manifestation à Québec, et avec tous les étudiants qui se mobilisent pour sauver les services publics. Elle s’est terminée avec les prises de parole de diverses travailleuses qui ont indiqué que 80% des employés de la santé et de l’éducation sont des femmes et que les mesures d’austérité ont comme résultat que ce sont majoritairement les femmes qui payent.
Le collectif Ahuntsic Montréal-Nord contre l’austérité, à l’origine de la marche, en est à sa deuxième action dans le quartier et prévoie en faire d’autres à l’avenir.
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