Environ 250 personnes se sont rassemblées en début de soirée au Carré Saint-Louis afin de dénoncer le climat de répression politique auquel elles se sentent confrontées. Alors que la grève étudiante fut à nouveau le théâtre d’une multitude de demandes d’injonctions, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) procéda récemment à l’expulsion de neuf étudiantes et étudiants, en plus d’inviter plusieurs fois la police à intervenir contre les levées de cours, une intransigeance à laquelle la direction de l’institution n’avait pas habitué sa communauté auparavant. Dans les rues, les manifestations étudiantes et/ou aux revendications anticapitalistes sont rapidement prises en souricières, parfois en quelques minutes, dans une sévérité attribuée par le corps policier montréalais à l’application du règlement P-6. Au départ de la manifestation, relatant une historique de la répression du militantisme, l’activiste bien connue Jennifer Bobette n’hésita d’ailleurs pas à souligner qu’«on est juste au mois d’avril et je pense que je pourrais faire un roman de 500 pages sur la répression politique qui se passe depuis le début de l’année!» Il va sans dire que le jugement de culpabilité survenu aujourd’hui contre la militante Jennifer Pawluck, reconnue coupable de harcèlement à l’endroit d’un porte-parole du SPVM, a largement contribué à l’énergie des personnes présentes.
Plus de 45 minutes après l’heure de rassemblement, la manifestation prit la rue. Le trajet, non-divulgué aux autorités policières, fut vite imposé par celles-ci. En effet, un groupe d’intervention du SPVM, assisté de cyclistes, a forcé la manifestation à se rendre vers le sud sur Saint-Denis, ce qu’elle fit après un bref face à face. Un arrêt fut effectué sur la Place Pasteur, où la police choisit de se faire discrète après le verrouillage des portes de l’UQAM par son personnel de sécurité.
La marche reprit vers le sud, toujours en trajet restreint, puis se vit forcée de tournée vers l’est sur Sainte-Catherine. Un nouveau face à face s’en suivit entre Berri et Saint-Denis, alors qu’il restait environ une centaine de personnes mobilisées. Tentant de ramener tout le monde sur les trottoirs, le SPVM fit face à une calme résistance de plusieurs personnes qui réclamaient plutôt le droit de poursuivre la manifestation dans la rue. “Il reste 50 personnes dans la rue, c’est nous qui fait le show présentement!”, s’exclama un agent sur les ondes du SPVM, dont les troupes procéderont quelques minutes plus tard à une arrestation individuelle dans le but d’influencer le reste du groupe.
La manifestation se terminera avec deux souricières, une de chaque côté de la rue Sainte-Catherine, occupées par 90 manifestants et manifestantes. L’usage du poivre de Cayenne fut constaté dans la réalisation d’une de ces souricières. Les contraventions, liées au règlement P-6 malgré le récent jugement en Cour municipale qui en restreint l’application, furent remises sur place aux manifestants et manifestantes, qui ne manquèrent pas, à la vue des autobus de la Société de transport de Montréal qui serviront de guichet à contraventions, de dénoncer haut et fort ce qu’ils et elles considèrent comme une complicité entre le transporteur municipal et le corps policier.
Il est à noter que ces arrestations de masse ont atteint plusieurs personnes qui avaient obtempéré à l’ordre policier de monter sur le trottoir.
En collaboration avec Simon Lussier. Photo capturée depuis la webdiffusion en direct.
Live streamer @Cyborg_Simon was asked to disperse tonight by police – told he was “not the same” as Radio-Canada #manifencours @99Media_org
— Matt D’Amours (@mattdamours) 24 Avril 2015
Deux souricières sur des trottoirs devant l’UQAM, si ça ça ne s’appelle pas un État policier. #spvm #manifencours #printemps2015
— Anaïs (@M0diie) 24 Avril 2015
Seen on livestream: police hitting people with their bikes, shoving #manifencours #policebrutality http://t.co/gcq1VmpUZ9
— Viki Bristowe (@pamplemoussable) 23 Avril 2015
Revoyez les diffusions en direct
https://www.youtube.com/watch?v=oWpMn69TSsc&feature=youtu.be&t=14m45s
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Cher M. Daoust, le passé simple est désuet en littérature depuis L’Étranger de Camus, à plus forte raison en journalisme. Ce qui n’enlève rien au scandale de cette intervention policière brutale et arbitraire.
Ya rien de désuet, aucune école de pensée subsiste après l’an 2000: seulement la liberté orchestrée par un devoir de cohérence. Arrêtez vos conservateurismes et allez vous servir un verre d’eau.
Alors classons mon style littéraire dans «Journalisme artistique contemporain». À présent, parlons des événements.