Albert Woodfox lutte pour les droits des détenus, contre la répression politique et le racisme depuis 1971, année de son incarcération à Angola, en Louisiane, réputée comme étant la pire prison des États-Unis. Enfermé dans une cellule d’isolement pendant 43 ans pour le meurtre d’un gardien de prison, après un procès expéditif, il a toujours clamé son innocence.
Il avait fondé le chapitre «Angola» avec deux autres détenus pour faire des actions et des grèves de la faim afin d’exiger de meilleures conditions de détention dans le pénitencier. Visiblement, ces actions ne plaisaient pas.
Instruction bâclée, témoins « récompensés » pour leurs dépositions, absence de preuves matérielles, discrimination systématique, composition du jury entièrement blanc… Les deux condamnations de Woodfox ont été annulées, mais l’État de Louisiane l’inculpa à nouveau.
Même la veuve du gardien de prison douta de la culpabilité de Woodfox. Elle écrivit au procureur de Louisiane: « Tant d’argent a été dépensé durant toutes ces années en frais d’avocats pour maintenir Albert en prison, alors qu’il aurait été mieux utilisé pour venir en aide aux victimes de la violence carcérale ».
« Vingt-trois heures par jour, Albert Woodfox est assis seul dans sa cellule sans fenêtre, de la taille d’un placard. Il prend tous ses repas seul. Il n’a pas accès aux activités pédagogiques ou religieuses de la prison. Ses contacts avec les visiteurs sont extrêmement limités. Six personnes seulement sont autorisées à lui rendre visite, pendant une heure, ou à lui téléphoner. Cela doit être considéré comme de la torture », décrivait, en octobre 2013, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres traitements inhumains.
Libéré en février 2016, il poursuit la lutte en parcourant le monde pour revendiquer la libération des prisonniers politiques et la fin de la pratique de l’isolement carcéral. Il était de passage à Montréal le 20 mai 2017, 99%Média a capté la conférence.