De la mémoire face au silence
Depuis deux ans je documente les mouvements sociaux, par sympathie, mais aussi parce que j’ai la conviction la plus profonde que le rôle d’un documentariste consiste à informer ses contemporains de l’esprit du temps, de rendre visible l’invisible dans le social, à la manière d’un sculpteur qui révèle la forme humaine contenue dans la pierre brute. Une forme qui voyagera à travers les siècles. Le documentaire est aussi un travail de mémoire, à l’intersection de la mémoire collective et de la mémoire individuelle – du cinéaste et celle du spectateur.