Le 29 novembre 2014, c’était une belle manifestation.
En avant, on voyait les syndicalistes des grandes centrales. Ceux qui « organisent » les autres. Ils l’ont organisé leur manifestation : pancartes imprimées à grand frais, surtout pour la visibilité de leurs institutions ; sifflets, petites trompettes et autres dispositifs bruyants ; banderoles imprimées sur vinyle. Les grands chefs syndicaux y allaient de déclarations préparées par les relations publiques aux grands médias. Eux parlaient, mais surtout s’attardaient à ne pas déplaire à la sacro-sainte opinion publique. Eux, c’était ceux qui aseptisaient toute l’opération. Pour le gouvernement Libéral, c’était une farce de plus.
Derrière eux, des syndicats locaux avec leurs propres bannières. Quelques-uns ont été vraiment originaux et ont fait dans l’art plastique. Chez eux, on ressentait déjà plus la revendication, mais trop peu. Mon collègue Eric Robertson a bien tenté d’en faire parler quelques-uns, mais le discours était pour le moins unique : on est contre l’austérité dans tous les domaines… mais à quel prix ? Chez plusieurs, on sentait la résignation : on a pas le choix, ils sont élus et majoritaires. Nous sommes contre, mais dans les limites des lois imposées par ce même gouvernement qui nous ment et nous torpille.
Et dans le fond là bas, on voyait un « groupuscule », dira-t-on. Ils avaient une bannière eux aussi, mais celle-ci préparait déjà la suite : «Printemps 2015». Ils auront été vus presque comme des indésirables, car eux ne sont pas de bons citoyens « syndiqués ». Eux sont des citoyens indignés, depuis pas mal plus longtemps que la plupart des syndicalistes sur place ne le seront jamais. Eux ont fait parti des grandes contestations depuis longtemps, ont pris des risques par le passé pour faire avancer des causes. Eux, on les répudie, on ne veut surtout pas leur donner de légitimité. Pourtant, ce sont eux le moteur de la révolte. D’ailleurs, la police présente en a fait encore une fois une belle cible en fin de manifestation, même sous la chanson « le bruit des bottes » de Yann Perreau, jouée en direct de Québec. D’ailleurs, faisant un pied de nez aux revendications militantes, les organisateurs ont même remis leur itinéraire, se conformant ainsi au règlement P-6, inapplicable sur d’aussi grandes foules, mais aussi inapplicable quand les forces de police font indirectement partie de la manifestation.
Dès le départ, quand on dit que « l’atmosphère était à la fête », il y a quelque chose qui cloche. La foule aurait dû être bruyante, certes, mais avoir au moins un discours collectif réellement audible. Or, on ne ressentait aucune colère exprimée durant la marche. De belles pancartes, du bruit en masse, mais très peu de slogans, de cris d’indignation profonde. Personne à la CSN, la FTQ ou la CSQ n’a cru bon préparer d’animateurs de foule. On voyait une marche de gens presque heureux de se faire ignorer par ce gouvernement. Le cœur n’y était pas, pas encore.
Certains disent qu’il y avait plus de 100 000 personnes présentes, mais combien étaient profondément en colère ? Espérons que la suite, au printemps, dérangera un peu plus que 2 kilomètres de marche sur 3 rues du centre-ville. Peut-être que les grandes centrales syndicales devraient se référer aux exécutifs d’associations étudiantes de 2012 pour avoir de nouvelles idées et plus d’audace. De plus, la solidarité semble clairement un domaine à géométrie variable chez les syndicalistes modernes, surtout face aux militants citoyens hors de leur cadre. Il faudra y remédier s’ils pensent arriver à soulever une grève sociale générale en 2015.
Le 29 novembre 2014, c’était une belle manifestation parade.
M. vous avez tellement raison . une belle parade comme vous dites , j’y étais aussi je m’ attendais a beaucoup plus d’ action. ont ne fais pas une manif avec des enfants dans un pouspous . ceci avais l’air d’ un bergé qui fesais prendre une marche a ses moutons . couillard doit rire au larme de voir ça.
Manif pacifique les médias nous tappe dessus
Manif anarchique les médias nous tappe dessus
Décidez vous ! C quoi qui faut faire pour qu’on nous tappe pas dessus
LES MÉDIAS SONT LA PROPRIÉTÉ DU 1% ALORS PAS LA PEINE D’ESPÉRÉ PLUS D’EUX …AUCUNE MENTION DE LA MANIF, PAR CONTRE ON SE FAIT ÉCOURÉ AVEC LA MICHAEL JEAN ET LES ANNONCES DE TOUT LES MINISTÈRE DANS LES MÉDIAS !!!C’EST POUR ÇA QU’ON MANIFESTE ! …FAUT PAS RÊVER ! LES VRAIS DE VRAIS JOURNALISTE IL Y EN TRÈS PEU ! FAUT BIEN MANGÉ ! ALORS ON NE MORT PAS LA MAIN QUI NOUS NOURRIS ! JADIS RADIO-CANADA FAISAIT LEUR JOB !!! ILS ONT ÉTÉ ACHETER EUX AUSSI ! POUR VOUS SEMBLANT DE JOURNALISTE : “http://www.vigile.net/Hydro-Quebec-au-service-des” UNE DES PISTES DE SOLUTIONS SI VRAIMENT ÇA VOUS INTÉRESSE !!!!
Je ne comprends pas, j’aurais dû rester chez nous plutôt que d’aller faire prendre l’air à ma pancarte si astucieusement recyclée après le dernier passage des Libéraux au pouvoir?
Est-ce qu’on va commencer à se mépriser les uns les autres? Là, Couillard pourra rire.
Je portais le message pour au moins 6 personnes qui n’avaient pu se déplacer (de la banlieu, hé oui!), ça Couillard le sait qu’il faut multiplier le nombre de participants à cette manif pour avoir une idée plus juste de ce qui ceux qui se dressent contre son idéologie. Ne diminuer pas ce qu’on peut apporter au mouvement, à notre manière. Ce serait trop bête. Ou est-ce que vous voulez couler le mouvement? De quel côté êtes-vous vraiment?
Je l’ai sentie, la colère. C’était une force contenue. Des gens qui ne manifestent jamais sont venus avec famille et poussette. J’ai commencé à distribuer des tracts pour faire de la sensibilisation, mais j’ai bien vite renoncé devant ce mélange colère et de dignité. Les gens à qui je parlais savaient pourquoi ils étaient là et n’avaient pas la tête à s’attarder à des luttes précises. Ils s’étaient réunis en petits groupes soudés selon leur milieu d’emploi et la rue leur appartenait. Personne ne viendrait les en déloger. J’ai alors changé de stratégie et je me suis mis à écouter. J’ai revu des gens que j’avais perdu de vue depuis 15 ans et ils en avaient long à dire sur les injustices de leur situation. J’ai marché avec un groupe d’amis du milieu de l’éducation, forts de leurs liens développés tout au long de leur vies d’enseignants. La partie importante de la marche, pour moi, ça a été cette expérience de remplir les rues et les trottoirs, d’avancer à petits pas dans le froid et sous les hélicoptères, partager une bouteille de rhum pour se donner du courage. Je ne suis pas resté pour le spectacle. (Pas plus que je ne l’avais fait après la marche de la Terre du 22 avril 2012.) Ça aurait pu n’être qu’une parade, mais ça a aussi été une prise de conscience de la force du nombre.