Les réactions ont été vives suite au reportage de Radio-Canada à propos des accusations de harcèlement psychologique envers le comédien Gilbert Sicotte.
Certains, comme le chroniqueur Patrick Lagacé, ont mis en doute la gravité des accusations en évoquant “la brusquerie ordinaire“ et que cette dernière serait “ inhérente au métier“.
D’autres n’hésitent pas à parler de lynchage public envers un monstre sacré du théâtre. Mathieu Bock-Côté évoque une guillotine assoiffée incapable de s’arrêter après une révolution.
De telles dénonciations ne constituent pas une première au Canada.
À Toronto en 2008, des étudiants de la George Brown Theatre School avaient dénoncé les abus de pouvoir dont ils ont été victimes. Face à la machine qui a cherché à taire leur mouvement, ils ont compilé les témoignages et les preuves dans un document intitulé “A legacy of trauma”.
Ce document est un véritable récit d’horreur cumulant abus de pouvoir, harcèlement psychologique, atteintes à l’intégrité physique et harcèlement sexuel.
À propos spécifiquement de ces « méthodes d’enseignement» révélées par les étudiants de la Georges Brown Theatre School, le directeur de l’Ecole nationale de théâtre du Canada, Gideon Arthurs, est formel. Il s’agit selon lui de pratiques condamnables présentes sous différentes formes dans la communauté artistique et issues d’une ère patriarcale révolue :
“There’s no doubt that that kind of attitude is present in the artistic community, and that it reverberates through training in different ways. What that story was about is simply unacceptable. It can’t be allowed to exist. It’s a hangover from a patriarchal age.”
À Chicago, des professionnels du milieu se sont regroupés pour lutter contre la violence psychologique. Des règles de conduite ont été établies.
Au Québec, L’harcèlement psychologique est une pratique interdite dans les milieux de travail au depuis 2002.
Le témoignage de Lara, ancienne étudiante de la George Brown Theatre School
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