
Mercredi 12 mars 2025, Buenos Aires a été le théâtre de violents affrontements entre la police et des manifestants lors d’une marche hebdomadaire pour la défense des retraites. Cette mobilisation, organisée depuis des années, a pris une ampleur particulière en raison du soutien massif de supporters de clubs de football locaux, notamment des barrabravas (ultras), qui protestaient également contre les violences policières des semaines précédentes.
Les retraités argentins subissent depuis plusieurs années une dégradation constante de leur pouvoir d’achat, aggravée par l’inflation chronique qui a atteint 211 % en 2023. Sous la présidence de Javier Milei, des mesures d’austérité ont gelé les pensions et augmenté les prix des médicaments, plongeant les retraités dans une précarité accrue. Bien que les retraites soient désormais indexées sur l’inflation, le minimum reste insuffisant pour couvrir les besoins essentiels.
La manifestation a dégénéré en milieu d’après-midi près du Parlement. Des manifestants ont lancé des pierres sur la police, qui a répondu par des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Les heurts ont duré plus de deux heures, entraînant l’arrestation d’une trentaine de personnes et blessant au moins deux policiers. Une voiture et une moto de police ont également été incendiées.
Certains participants dénonçaient la brutalité policière, tandis que d’autres critiquaient les politiques économiques du gouvernement.
Le gouvernement a qualifié cette mobilisation de « marche déstabilisatrice », accusant les manifestants d’être manipulés par des groupes radicaux proches de l’opposition kirchnériste. La ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, avait averti que toute tentative de trouble serait sévèrement réprimée.
Un mouvement qui persiste
Malgré la répression croissante, les retraités argentins promettent de continuer leurs manifestations hebdomadaires pour réclamer des conditions de vie dignes. Ce mouvement illustre un mécontentement social profond face aux politiques économiques du président Milei et pourrait marquer un tournant dans la contestation sociale en Argentine.